Une guerre commerciale majeure est-elle imminente, ou peut-on encore inverser la tendance ? (Analyse macroéconomique avril 2025)


L’économie mondiale connaît un début d’année 2025 tumultueux. L’Europe surprend agréablement avec des résultats positifs inattendus, tandis que l’économie américaine reste sous pression et même à l’arrêt. Une guerre commerciale peut-elle encore être évitée ?
Premiers chiffres de croissance pour 2025
Sur le plan macroéconomique, les premiers chiffres de croissance pour 2025 ont été publiés, tant aux Etats-Unis qu’au sein de la zone euro. Au premier trimestre de cette année, la croissance en Europe a été étonnamment positive. Parmi les pays du G4, l’Espagne se distingue particulièrement, et l’Irlande a également contribué à cette dynamique. Aux Etats-Unis, en revanche, l’économie stagne, les chiffres étant lourdement impactés par une forte augmentation des importations. En d’autres termes, les gens font rapidement des stocks tant que c’est encore possible, anticipant une possible guerre commerciale dans les semaines à venir avec des droits d’importation élevés. Enfin, le FMI a publié ses Perspectives de printemps et a fortement révisé à la baisse ses prévisions de croissance mondiale, comme dans le cas des Etats-Unis, par exemple, avec une réduction de -0,9% initialement prévue en janvier. Ici aussi, l’incertitude de la guerre commerciale plane comme une épée de Damoclès sur la conjoncture mondiale et les perspectives d’inflation.
Les tensions politiques pèsent sur les marchés
Sur le plan monétaire, la BCE a apporté sa contribution en abaissant son taux directeur pour la troisième fois cette année de 0,25%, le portant ainsi à 2,25%. Aux Etats-Unis, il n’y a pas eu de décision sur les taux, mais la FED a été vivement critiquée. Trump a pris pour cible le président de la FED, Powell, l’accusant d’incompétence et d’inertie en matière de taux d’intérêt, menaçant même de le destituer prématurément de son poste. Ces tensions se sont clairement ressenties sur les marchés financiers…
La Bourse américaine continue de stagner
Le mois d’avril a été principalement marqué par une volatilité sans précédent au début du mois. L’indice VIX a atteint des sommets que nous n’avions connus que lors de grands moments de crise, comme l’éclatement du COVID-19 il y a 5 ans et l’automne 2008 (pic de la crise financière). Les cent premiers jours de la nouvelle administration américaine ont donc eu des conséquences historiques pour le marché américain en général (-8% en USD). Il faut remonter 50 ans en arrière pour observer un rapport aussi mauvais (Nixon). Lors de la dernière séance du mois, une grande partie des pertes a été récupérée, de sorte que les dégâts en monnaie locale ont été relativement limités pour les marchés régionaux. Pour les marchés chinois et américains, la perte exprimée en euros reste néanmoins considérable (Etats-Unis -10%, dont 5% attribuables à la dépréciation du dollar). Ainsi, la Bourse américaine reste nettement en retrait dans le classement et l’Europe est la seule région au monde à présenter un résultat boursier positif depuis le début de l’année.
Quant aux matières premières, l’or offre un refuge sûr
L’or continue de bien se porter, tandis que le prix du pétrole et la plupart des matières premières industrielles enregistrent également des pertes considérables. Le marché des taux d’intérêt a finalement suivi un parcours très volatil, tout comme le marché des actions. En période de panique (comme lors de la menace de destitution de Powell), tant le dollar américain que le marché américain des obligations d’Etat ont chuté, remettant en question leur aspect de « refuge sûr ». Des « 90 jours de répit » avant un possible conflit commercial, il en reste maintenant 60.
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