Le grand retour des obligations : opportunités et vigilance sur les marchés
Anh Nguyen
Les obligations retrouvent de l’attrait. Découvrez pourquoi et comment naviguer dans un marché encore volatil.
Le marché obligataire mondial est reparti à la hausse. Comment l’expliquer ?
Effectivement, après plusieurs années difficiles, les obligations retrouvent des couleurs. Aux États-Unis, la Réserve fédérale devrait baisser ses taux dès la rentrée, ce qui attire à nouveau les investisseurs vers ce marché. En Europe, la Banque centrale (BCE) a déjà réduit ses taux depuis 2024 mais a choisi de faire une pause cet été, préférant attendre de nouvelles données économiques. Dans ce contexte, les obligations souveraines, émises par les états, offrent à nouveau des rendements solides. Et du côté des entreprises, beaucoup en profitent pour se refinancer à des conditions intéressantes, créant aussi des opportunités pour les investisseurs.
Peut-on espérer plus de stabilité ou faut-il encore s’attendre à beaucoup de secousses ?
La volatilité restera probablement au rendez-vous. Aux États-Unis, si la Fed ralentit le rythme de ses baisses de taux, les marchés pourraient réagir vivement. En Europe, la BCE maintient une position prudente : même si l’inflation est revenue proche de 2 %, elle préfère attendre avant de baisser davantage ses taux. Pour les obligations souveraines, cela signifie que les rendements peuvent encore beaucoup bouger, en particulier selon la situation de chaque pays. Côté entreprises, les écarts de financement entre secteurs et régions risquent de rester importants, surtout si l’économie ralentit. Bref, les obligations restent attractives, mais il faudra composer avec des mouvements de marché parfois imprévisibles.
Est-ce que cela signifie que l’époque des taux d’intérêt très bas est définitivement derrière nous ?
Oui, on peut dire que l’ère des taux quasi nuls appartient au passé. Après la crise financière de 2008, les obligations souveraines des pays développés rapportaient très peu, parfois même des rendements négatifs. Aujourd’hui, la situation a changé : les états doivent financer leurs dettes à des niveaux plus élevés, et les investisseurs en bénéficient. Du côté des entreprises, les obligations offrent elles aussi des rendements nettement supérieurs à ceux d’il y a quelques années. C’est une bonne nouvelle pour les épargnants comme pour les investisseurs, car l’obligataire redevient une source de revenus intéressante, même si les marchés connaîtront encore des secousses.
Anh Nguyen - Fund Manager chez Nagelmackers
Comment intégrer les obligations dans une stratégie de diversification ?
Les obligations jouent un rôle essentiel dans la diversification d’un portefeuille. Pour un investisseur prudent, elles peuvent offrir une relative stabilité et un revenu régulier, notamment grâce aux obligations souveraines de bonne qualité. Pour un profil équilibré, combiner ces titres avec des obligations d’entreprise solides permet de viser de meilleurs rendements sans prendre un risque excessif. Enfin, pour un investisseur plus dynamique, l’exposition à des segments plus rémunérateurs, comme le haut rendement ou certaines dettes émergentes, peut compléter une allocation en actions. En résumé, quel que soit le profil, les obligations apportent une composante importante d’équilibre face aux aléas des marchés financiers.
Disclaimer : Ce contenu est fourni à titre informatif et ne constitue pas une recommandation d’investissement.