Tensions commerciales et réactions financières (Nagelmackers Invest – février 2025)
Christofer Govaerts
Février a débuté dans la continuité de fin janvier, marqué par un chaos géopolitique avec Washington en tête d’affiche. Les Etats-Unis ont durci leur politique commerciale en imposant de nouveaux tarifs douaniers, provoquant des réactions immédiates. En Europe aussi, les développements politiques ont été nombreux, notamment avec les élections en Allemagne. Découvrez ci-dessous un aperçu macroéconomique du mois de février !
Les tensions commerciales s’intensifient : les Etats-Unis contre le reste du monde
Le week-end du 1er février, Donald Trump a lancé une nouvelle phase de la guerre commerciale mondiale en tirant un premier coup de semonce. Les pays voisins, le Mexique et le Canada, ont été les premiers visés avec un tarif d’importation de 25% entré en vigueur le 4 mars dernier. Le même jour, la Chine a également subi une surtaxe additionnelle de 10% sur les droits de douane existants. Le 9 février, Trump a annoncé une surtaxe supplémentaire de 25% sur l’acier et l’aluminium, applicable à tous ses partenaires commerciaux dans le monde entier. Enfin, fin février, l’Europe a été ciblée avec une menace de tarifs d’importation de 25% sur tous les produits européens, à compter du 2 avril. Tous les pays ont déjà annoncé qu’ils prendraient des mesures de rétorsion si ces surtaxes supplémentaires étaient effectivement mises en place.
Instabilité géopolitique en Europe
En plus de cette guerre commerciale naissante, d’autres éléments perturbateurs d’ordre géopolitique ont émergé. L’Europe a dû simultanément gérer les élections allemandes du 23 février, tandis que, concernant l’Ukraine, deux réunions désastreuses ont eu lieu : la conférence de sécurité à Munich à la mi-février et la confrontation entre Trump et Zelensky le 28 février à la Maison Blanche.
Réaction des marchés financiers
Les marchés financiers ont réagi différemment à ces événements. Il est notable que les Etats-Unis ne jouent plus leur rôle de leader sur les marchés boursiers comme c’était le cas en 2023-2024. En février, l’Europe a renforcé son rôle de leader et a été le leader absolu des deux premiers mois de 2025. Parmi les marchés émergents, Hong Kong a réalisé un rattrapage significatif, principalement sous l’influence de DeepSeek et de la technologie. Des chiffres macroéconomiques décevants (confiance des consommateurs et attentes en matière d’inflation) vers la fin du mois n’ont pas été favorables aux Etats-Unis, tandis que la Réserve fédérale réaffirme toujours sa stratégie de « wait and see ». L’Europe et la BCE s’alignent de plus en plus sur la position de la FED et préfèrent attendre de voir dans quelle mesure la nouvelle guerre commerciale alimente la pression inflationniste mondiale avant de procéder à de nouvelles baisses de taux.
Marchés des devises et des matières premières
Sur le marché des devises, seul le yen japonais a connu un mouvement significatif. La reprise de la monnaie était d’ailleurs bienvenue, car le Japon a traversé un très mauvais mois boursier. Les métaux précieux ont initialement poursuivi leur élan, mais vers la fin du mois, l’or a également été touché par des prises de bénéfices, tout comme les cryptomonnaies. Les prix de l’énergie ont connu une évolution fluctuante et volatile, avant d’être finalement corrigés à la baisse, une évolution bienvenue pour l’inflation future.
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