Déclaration d’impôts : quels changements dans la fiscalité de vos placements ?


Vous avez des placements bancaires et, comme chaque année à cette période, sans surprise, voici venu le temps de remplir et d’introduire votre déclaration annuelle à l’impôt des personnes physiques (année de revenus 2024). Vous vous demandez sans doute si cette année nous a réservé d’importants changements en matière de fiscalité de vos placements ou s’il y a des éléments en la matière dont vous devez tenir compte dans votre déclaration. Malgré l’accord de gouvernement dit « Arizona », passé en février 2025, la fiscalité de vos placements bancaires ne change pas d’un iota pour l’année écoulée (année de revenus 2024). Parcourons ensemble, ci-dessous, les éléments dont il faut à nouveau tenir compte à l’heure d’introduire votre déclaration fiscale.
Quelques rappels de principe
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est bon de se rappeler quelques règles de fond. En tant que personne physique résidente fiscale belge, cette déclaration porte sur vos revenus mondiaux de toute nature, qu’il s’agisse de vos revenus professionnels, mobiliers, immobiliers ou divers. Déclaration ne signifie pas nécessairement taxation (nous y reviendrons plus loin). En outre, certains revenus ne doivent pas être obligatoirement déclarés, entre autres vos revenus mobiliers (dividendes, intérêts) ayant déjà subi à la source (dans la grande majorité des cas, via votre institution financière belge) la retenue du précompte mobilier belge.
Délais d’introduction
Si vous remplissez vous-même votre déclaration fiscale, la date ultime d’introduction est différente selon que vous passiez par la version électronique ou papier, et dépend de sa « complexité » ou de la nature de certains revenus. Comme d’habitude, en version papier, vous avez jusqu’au 30 juin 2025 (même si vous passez par un mandataire) ; si vous utilisez la version Tax-on-web, vous disposez de 15 jours supplémentaires, soit le 15 juillet 2025 (y compris si vous passez par un mandataire). Si vous avez reçu une déclaration simplifiée, mais que celle-ci doit être modifiée par l’ajout de certains éléments de revenus spécifiques (par exemple : revenus de dirigeant d’entreprise, revenus professionnels étrangers, bénéfices et/ou profits,…), le délai maximal d’introduction est fixé au 16 octobre 2025 (tant pour vous que pour votre mandataire éventuel). Si vous avez reçu une proposition de déclaration simplifiée, nous vous recommandons donc vivement de vérifier évidemment les données pré-complétées et ce, également via Tax-on-web, si votre situation personnelle ou patrimoniale a changé depuis la dernière déclaration introduite. Le site Ministère reprend d’ailleurs une FAQ de données à vérifier : Que dois-je vérifier dans ma proposition de déclaration simplifiée ? | SPF Finances (belgium.be) et sur le lien suivant plus d’infos : Proposition de déclaration simplifiée | SPF Finances
Fiscalité des placements, du neuf ?
Pour en venir au cœur de notre sujet – la fiscalité des placements – cette année ne s’accompagne pas de changements par rapport à l’année de revenus 2023.
Revenus immobiliers
Pour rappel, la manière de déclarer les revenus immobiliers étrangers (de biens non loués ou loués à des fins privées) est alignée sur la déclaration des revenus immobiliers belges. Ainsi, si vous avez la chance d’avoir une seconde résidence sous des cieux plus ensoleillés, il vous faudra reprendre le revenu cadastral non indexé de ce bien, tel qu’il vous a été communiqué par l’administration fiscale belge. Pour rappel, ce revenu ne sera pas taxé comme tel, mais entrera en ligne de compte pour fixer votre taux d’imposition sur l’ensemble de vos revenus au global (on parle de réserve de progressivité dans le jargon fiscal). N’hésitez pas à consulter notre article pour de plus amples informations à ce sujet.
Paniers fiscaux
Après un gel de deux années, les divers paniers fiscaux ont été à nouveau indexés au 1er janvier 2024.
Exonération d’une corbeille de dividendes
Si vous avez perçu au cours de l’année 2024 des dividendes ayant fait l’objet d’une retenue du précompte mobilier belge, vous pouvez mentionner le montant du précompte mobilier à récupérer (et donc pas le montant des dividendes exonérés) dans votre déclaration fiscale aux codes 1437-18 / 2437-85 dans le cadre VII relatif aux revenus des capitaux et biens mobiliers.
En effet, une certaine quotité de dividendes peut être exonérée par le biais de votre déclaration annuelle. Pour l’année de revenus 2024 (exercice d’imposition 2025), la tranche dite « exonérée » s’élève à 833 EUR maximum ; vous pouvez donc espérer un avantage fiscal de 249,90 euros maximum (si le précompte mobilier belge retenu l’a été au taux de 30%) et ce, par contribuable. Le montant à récupérer est alors déduit de l’impôt à payer ou vous est remboursé si aucun impôt n’est à payer.
Les pièces justificatives doivent être tenues à la disposition de l’administration fiscale en cas de contrôle, mais elles ne doivent pas être jointes à votre déclaration. Les banques n’étant pas obligées de fournir un document ou une attestation ad hoc, il s’agit en principe des extraits de compte/documents probants relatifs au paiement du(des) dividendes(s) sur le(s)quel(s) vous demandez la récupération du précompte mobilier belge retenu et qui reprennent, entre autres, le nom de la société distributrice, le montant brut attribué, le taux du précompte mobilier belge retenu, la date de perception/attribution du (des) dividende(s)...
Pour les éventuels dividendes recueillis à l’étranger et qui n’ont pas été soumis à la retenue d’un précompte mobilier belge, il suffit de ne pas déclarer la corbeille maximale de 833 EUR.
Nous vous rappelons que tant les dividendes d’actions belges que d’actions étrangères entrent ici en ligne de compte. Les dividendes issus de fonds d’investissement de type SICAV ne sont, par contre, pas éligibles à ce régime. Vous pouvez vous-même choisir pour quel(s) dividende(s) parmi ceux éligibles vous demandez la récupération du précompte mobilier.
Taxe sur les comptes-titres
Il n’existe plus d’obligation de mentionner l’existence d’au moins deux comptes-titres, comme ce fut le cas par le passé sous l’ancienne taxe annuelle sur comptes-titres, annulée – rappelons-le – par la Cour Constitutionnelle en 2019.
En pratique, pour vos comptes-titres détenus en Belgique, cette taxe (au taux de 0,15 %) est retenue automatiquement et obligatoirement à la source par votre institution financière belge, sur la valeur moyenne de votre compte-titres si le seuil d’un million d’euros est dépassé et cette retenue présente un caractère libératoire. Pour la période de référence standard, qui s’est clôturée au 30 septembre 2024, les institutions financières ont procédé à cette déclaration et ce paiement pour le 20 décembre 2024. Autrement dit, vous ne devez plus rien faire.
Si par contre, vous détenez des comptes-titres à l’étranger, il vous faudra procéder vous-même au calcul de cette valeur moyenne, ensuite calculer la taxe due le cas échéant (si le seuil est dépassé), procéder à la déclaration de cette taxe (via un formulaire distinct en version papier uniquement à ce jour et dans un délai identique à celui de votre déclaration annuelle à l’impôt des personnes physiques) et la verser aux autorités fiscales (pour le 31 août 2025 au plus tard, concernant la période de référence qui s’est terminée le 30 septembre 2024). Toutes les infos sont à nouveau disponibles sur le site du SPF Finances.
Comptes et assurances-vie individuelles à l’étranger
Par ailleurs, il est obligatoire de mentionner dans le cadre XIII, aux codes 1075-89 et/ou 1076-88 les comptes dont vous (ou votre conjoint/cohabitant légal) êtes titulaire à l’étranger et/ou les assurances-vie dont vous (ou votre conjoint/cohabitant légal) êtes le preneur à l’étranger.
Revenus mobiliers perçus directement à l’étranger
Enfin, si vous percevez des revenus mobiliers à l’étranger (dividendes, intérêts…) sans intervention d’un intermédiaire belge et que ceux-ci n’ont pas subi la retenue de précompte mobilier belge adéquate, vous êtes dans l’obligation de les reprendre dans votre déclaration, cadre VII « revenus de capitaux et biens mobiliers », point A. 2. b) (en général, sous les codes 1444-11 et 2444-78, qui concernent les revenus mobiliers soumis au taux standard de précompte mobilier belge de 30%).
Cette publication a un caractère purement informatif et n’engage nullement la banque. Elle ne tient pas compte de votre situation personnelle et ne peut donc jamais être considérée ni comme un avis juridique ou fiscal ni comme une consultation en planification financière. Vu la complexité de certaines opérations et leurs implications au niveau civil et fiscal, nous vous encourageons vivement à consulter votre notaire ou votre conseiller personnel.