Moins de gris, plus de vert? Décidez du degré de durabilité de votre portefeuille.

20 Février 2023 -
Evy Mercie
ESG Officer
Less grey and more green

Pour que notre continent parvienne à la neutralité climatique, l’UE souhaite qu’il y ait plus de vert et moins de gris dans votre portefeuille d’investissements. C’est pourquoi les banques sont désormais obligées de vous demander quelles sont vos préférences en matière de durabilité.

1. Pourquoi les banques demandent-elles désormais vos préférences en matière de durabilité ?

L’Union européenne (UE) a pour ambition de devenir le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici 2050. Pour ce faire, l’Europe ne tire pas seulement sur la manche des entreprises, des citoyens et des gouvernements. Elle compte également sur les investisseurs.

Par le biais de ces nouvelles règles, l’UE veut accélérer la transition du gris au vert en faisant glisser les flux de capitaux des activités commerciales polluantes vers le développement durable. C’est pourquoi l’UE souhaite également que vous réfléchissiez plus consciemment lorsque vous choisissez vos investissements. Raison pour laquelle elle exige désormais des banques qu’elles évaluent les préférences de leurs clients investisseurs en matière de durabilité.

Si vous avez des préférences en matière de durabilité, les produits de placement dans lesquels vous investissez doivent y correspondre. Cela signifie que votre conseiller en investissements proposera dans ses conseils des produits conformes à vos préférences en matière de durabilité (ces produits doivent d’ailleurs eux-mêmes répondre aux nouveaux critères légaux de durabilité).

Bon à savoir

Vous êtes entièrement libre d’intégrer ou non vos préférences dans votre portefeuille.

2. Comment déterminez-vous vos préférences en matière de durabilité ?

La durabilité est une question qui n'est pas facile à appréhender, y compris pour les investissements. Ce qu'une personne considère comme durable n'est pas forcément (suffisamment) durable pour une autre. Pour aider les banques et leurs clients à mieux comprendre ce qui est ou n'est pas durable (et pour s'attaquer au problème du greenwashing), les responsables politiques européens ont défini certains cadres. Il existe donc plusieurs façons de déterminer vos préférences en matière de durabilité :

  • Investir durablement selon le SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation)

    Si vous optez pour cette norme, vous choisissez des investissements qui contribuent au moins à un objectif écologique (par exemple, limiter l'utilisation de combustibles fossiles) et/ou à un objectif social (par exemple, une politique de salaires équitables pour les hommes et les femmes), dans chaque cas liés à une bonne gouvernance (par exemple, des règles internes claires en matière de lobbying, une politique de lutte contre le blanchiment d'argent, etc.). Dans le même temps, les investissements ne doivent pas nuire de manière significative à l'un des autres objectifs environnementaux ou sociaux.

    À cet égard, le SFDR fait la distinction entre les produits d'investissement vert clair (visant les investissements responsables) et vert foncé (visant la durabilité ainsi qu'un impact positif). Chez Nagelmackers, plus de 75% des fonds d'investissement entrent déjà dans la catégorie des fonds vert clair (aussi appelés fonds de l'article 8) et vert foncé (fonds dits article 9).

    Bon à savoir : cette norme impose aux acteurs financiers tels que les gestionnaires de patrimoine de rendre compte du pourcentage d'actifs sous-jacents de leurs produits d'investissement (auxquels cette norme s'applique) qui peuvent être considérés comme un ‘investissement durable’.
  • Investissements alignés sur la taxonomie de l’UE

    La taxonomie est un système de classification des activités commerciales. Elle précise, dans le cadre de six objectifs environnementaux prédéterminés, quelles sont les activités qui sont ou ne sont pas durables, sur la base de leur contribution scientifiquement testée à la prévention ou à l’atténuation du changement climatique. Les activités commerciales qualifiées de durables selon la liste de la taxonomie concernent, par exemple, l’amélioration de l’efficacité énergétique et le traitement des eaux usées.

    Les gestionnaires de patrimoine devront rendre compte de la mesure dans laquelle leurs produits d’investissement (uniquement les produits dits articles 8 et 9) s’alignent sur les activités de la taxonomie européenne (‘EU Taxonomy alignment’). Elle sera exprimée en pourcentage du produit d’investissement. Si, en tant qu’investisseur, vous optez pour cette norme, cela signifie que vous accordez une grande importance aux aspects écologiques.
  • Investissements alignés sur les principales incidences négatives (PAI ou Principal Adverse Impacts)

    Les investissements tenant compte de cette norme sont liés à l’atténuation des principales incidences négatives des décisions d’investissement sur les facteurs de durabilité. Les PAI sont un ensemble d’indicateurs dans différents thèmes de durabilité liés à des questions environnementales telles que les émissions de CO2 ou les dommages à la biodiversité. Mais aussi à des questions sociales et de ressources humaines, telles que l’inégalité de rémunération entre les sexes, le respect des droits de l’homme et la lutte contre la corruption. Ces indicateurs permettent aux fonds d’investissement de mesurer l’impact des actifs sous-jacents et de les intégrer ou non dans leurs décisions d’investissement. Les fonds d’investissement qui prennent en compte le PAI entrent donc en ligne du compte si vous investissez selon ce principe.

L’objectif de ces normes est de lier vos investissements à vos préférences en matière de durabilité. Mais pour mettre cela en pratique, les gestionnaires de fonds et les banques dépendent d’un grand nombre de données. Et c’est là que le bât blesse. De nombreuses données ne sont pas encore (totalement) disponibles ou reposent sur des estimations.

À mesure que les règles deviendront plus claires et que davantage de données seront disponibles, les gestionnaires de patrimoine seront mieux à même d’appliquer les classifications. Ainsi, dans les années à venir, vous, en tant que client, obtiendrez des informations plus transparentes sur la durabilité de vos investissements.

3. Tous les investisseurs doivent-ils exprimer leurs préférences en matière de durabilité, ou existe-t-il des exceptions ?

Non, les règles ne s’appliquent qu’aux investisseurs qui investissent en conseil ou dans le cadre de la gestion de patrimoine (gestion discrétionnaire). Lorsqu’une banque vend un produit d’nvestissement en conseil, elle doit déterminer votre profil d’investisseur au préalable. Vos connaissances financières, votre expérience en matière d’investissement, votre appétit au risque… : tous ces éléments sont réunis dans ce profil. De la sorte, votre banque peut vous donner des conseils spécifiques ou adapter votre portefeuille à votre profil. En raison de ces nouvelles règles, chaque profil d’investisseur comprend désormais un volet durabilité.

4. Comment pouvez-vous exprimer vos préférences en matière de durabilité ?

Vous pouvez exprimer vos préférences lors d’un entretien en investissements avec votre conseiller. Nous adoptons une approche produits pour ces préférences en matière de durabilité, ce qui signifie que pour les nouveaux produits d’investissement dans votre portefeuille, vous pouvez à chaque fois exprimer vos préférences en matière de durabilité individuellement et opter ou non pour des ‘fonds durables’. Vous décidez donc entièrement de la durabilité de votre portefeuille.

Rien ne changera pour les produits déjà dans votre portefeuille. Veuillez contacter votre conseiller si vous souhaitez y ajouter une touche durable.


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